Florilège de singles
Seconde journée en terre polonaise et bonne surprise au réveil, le soleil est toujours omniprésent. Voici qui augure une magnifique journée. Au programme, 72 kilomètres et 2000 mètres de dénivelé sur un secteur différent, toujours sur les contreforts de la Tchéquie mais cette fois-ci côté sud. Récit d’une journée savoureuse.
Par Fred Ischard
Petit déj local rime ici avec pain/charcuterie/fromage frais. A vrai dire, on ne mange pas trop « sucré » ici en Pologne à part les glaces que l’on peut trouver un peu à chaque coin de rue de cette petite ville de Stronie-Slaskie. Bon en tenue et direction le départ et cette fois-ci on se place au tout début de notre SAS de départ, le second pour nous car nous ne sommes pas dans le top 30 scratch mais bien dans le top 50 ce qui nous laisse le droit d’accéder à ce SAS. En effet, il ne faudra pas trop traîner au départ car contrairement à hier, on va assez rapidement se retrouver dans des singles.
Il est 10h, c’est parti ! On s’élance en convoi durant les deux premiers kilomètres tout plats sur asphalte, personne ne s’affole sauf les quelques coureurs mal placés au départ qui remontent pour se retrouver à leur place. Ensuite, place aux choses avec une première ascension longue de… 18 kilomètres avec 900 mètres de dénivelé ! Bon ba va falloir bien gérer son effort. Les premiers mètres s’effectuent à travers champs et sur piste pour permettre de remonter à sa place et ensuite on se retrouve dans le bike-park d’hier pour commencer notre ascension. On a plutôt effectué un départ correct et on ne sera absolument pas gêné. La montée est du coup super ludique car les singles sont bien lisses et serpentent dans tout les sens avec des enfilades d’épingles faciles à négocier. Jeff un peu plus en forme que moi se détache un peu tandis que moi je me place en locomotive à vapeur d’un groupe de 8 coureurs ! Tiens après deux kilomètres on se retrouve sur la dernière montée d’hier que l’on emprunte à nouveau dans le même sens et c’est encore plus fun car moins fatigué en tout début de course. On enchaîne même ensuite sur un nouveau single pour rejoindre le domaine skiable de Czarna Gora, nous ne sommes qu’à 900m d’altitude mais il y’a bien un beau domaine de pistes de ski alpin ici, bon le climat hivernal n’est pas non plus tout à fait le même ! L’ascension devient maintenant nettement plus physique car on monte maintenant une piste sur des pentes entre 12 et 15%, c’est forcément nettement moins amusant mais on a déjà monté quasi la moitié du dénivelé sur singles. Après 300 bon mètres de dénivelé, un replat permet de souffler, on quitte gentiment les pistes de ski et on retrouve nos fameux sapins, une descente rapide et on affronte la dernière partie d’ascension pour se retrouver sur un paysage plus montagnard une fois passé 1200m d’altitude, en fait ici c’est la copie conforme du massif vosgien. Le parcours « Aventure » (qui shunte une boucle de 20kms) bifurque à gauche, quand à nous on poursuit la montée et on ne va pas tarder à retrouver nos chères amies pierres et racines car nous arrivons sur cette fameuse frontière tchéco-polonaise que l’on a déja testé hier sauf que ce n’est pas au même endroit et que cette fois c’est un véritable pierrier géant sur quelques kilomètres qui nous attend. On y rencontre d’ailleurs beaucoup de promeneurs car ce chemin de randonnée est prisé et à plus forte raison, c’est qu’au sommet nous arrivons sur une tour d’où l’on peut vraiment dominer tout les massifs environnants et j’avoue que ça donne envie d’y monter.
Nous voici donc au point culminant de la semaine à 1300m d’altitude et on bascule sur un chemin identique, c’est à dire tapis d’énormes racines et gigantesque pierrier. Je parviens à maîtriser la peur pour rester sur le vélo, on est brassé dans tout les sens mais tout passe sur le vélo jusqu’à une petite perte de concentration et ma roue avant s’arrête net sur un tronc d’arbre me projetant bêtement par dessus le guidon et réception la tête dans une mare de boue. Je suis bien assommé sur le coup, je remets le vélo droit, quelques hématomes mais c’est bon je repars un peu patraque pour finir prudemment la descente, ici la moindre erreur est vite arrivée !
On quitte la frontière nationale et on amorce déjà le chemin du retour mais de belles surprises nous attendent ! On déroule d’abord sur une piste où l’on se fait repasser par le vainqueur de l’étape d’hier à qui l’on a prêté du matériel de réparation et qui nous rend notre pompe au passage après qu’il ait crevé deux fois, l’entraide fait également partie du jeu, même sur une course ! Voici le premier ravito après tout de même 30 bornes effectués en deux heures. On recharge nos bidons, un petit peu d’air dans le pneu arrière du Jeff et on s’élance sur un single de 10 bornes dans un nouveau bike-park… Whaouuu, ça c’est une bonne surprise ! Certes assez peu de dénivelé mais tout plein de relances, des virages en appuis, ça monte et ça descend tout sur l’élan, on frôle les arbres, bref on s’amuse comme des fous et on a juste envie d’appuyer pour garder la vitesse mais je suis vite rappelé à l’ordre par des mini crampes, du coup je lisse mon allure pour profiter sans laisser trop d’énergie car nous ne sommes qu’à mi-parcours. On termine notre magnifique single par une descente truffée d’épingles.
Fin de l’attraction, quelques kilomètres de piste puis nouvelle montée de 3kms; c’est large, c’est raide et on avance péniblement sur ces pentes à 15%, heureusement qu’il y’a un peu plus d’air qu’hier pour respirer un peu. On est un peu entraîné par un petit groupe devant où se trouve la 2e équipe mixte. Nouvelle bascule dans un dédale de pierres et au bout d’un kilomètre, deuxième effet « bambou », nouvelle piste à 15% très rectiligne pendant 2 bornes ! Autant dire, une fois au sommet c’est comme si j’avais franchi l’arrivée ! Heureusement, on peut dérouler quelques kilomètres sur une belle piste roulante puis tout shuss sur un « toboggan » pour rejoindre le second ravito en mode « express » pour rester au contact du petit groupe qui nous permet, même détaché un peu devant d’imprimer un rythme acceptable.
Il reste 20 kilomètres de course, la dernière difficulté se dresse devant nous mais cette fois-ci sur des pentes plus modérées. Malgré tout, je sens que les deux difficultés précédentes m’ont bien explosé et je ne vais pas vraiment pouvoir en rajouter sur cette montée linéaire, j’imprime un train qui me permet de me hisser au sommet sans perdre trop de temps. Nous revoici sur le domaine skiable de Czarna Gora. Maintenant, faut rentrer et faire attention aux pièges, d’ailleurs on entre assez rapidement sur un single assez fort engagé avec des grosses marches où l’on préfère rester prudent et poser pied à terre sur quelques mètres. A nouveau quelques kilomètres rapides et l’on entre dans les 10 derniers kilomètres où nous attend une ultime surprise car ce sera du 100% single sur de nouvelles traces pas encore empruntées et clairement, on va vraiment s’éclater, un enchaînement magique pendant plus d’une vingtaine de minutes, c’est un pied total ! Ce parc d’attraction géant aménagé est juste sublime, y’a eut du sacré travail et on comprend le nombre de vététistes que l’on avait croisé à notre arrivée car il y’a un terrain de jeu paradisiaque ici !
Et c’est au terme de cette descente que l’on franchit la ligne d’arrivée de cette 2e étape après 4h30 de course où l’on prendra cette fois la 41e place. Suite aux déboires mécaniques du hollandais Jelle Welles, c’est le polonais Marcin Urbaniak qui remporte cette étape au terme de 3h42 de course avec une poignée de secondes d’avance sur son compatriote Dawid Prziwilski et 2 minutes d’avance sur le belge Willem Diercxx. Chez les dames, c’est cette fois Adrianna Broda qui remporte l’étape en 4h31. En duo, c’est cette fois le duo belge Sander Lesage et Jan Van den Bossche qui remporte l’étape du jour en entrant dans le top 15 avec 3 minutes d’avance sur la première équipe mixte composée des espagnols Meritxell Figueras et Joan Pons Palacios.
La suite, place à 60 bornes et 1800m de dénivelé où l’on découvrira un nouveau site autour de la petite ville de Ladek-Sdroj.
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