GravelMan Kreiz Breizh 2025, le récit !

Evasion entre terre et mer

Déjà le quatrième volet des GravelMan Series, le Gravelman Kreiz Breizh s’est déroulé du 21 au 23 mars tout près de Lorient dans le Morbihan où comme de coutume plusieurs distances étaient proposées allant de 60 à 600kms en version off-road ou asphalte. Après deux éditions vécues du côté des Côtes d’Armor en 2022 et 2024, nous avons pris part à cette version morbihannaise. Bienvenue en immersion pour un voyage de 360kms entre littoral, landes et forêts bretonnes.

Par Fred Ischard – Photos : FEF Production

Notre première épreuve Gravel de la saison, la voici sur ce GravelMan Bretagne 350K ! C’est toujours une épreuve que l’on coche au calendrier  en raison du format d’épreuve « longue distance » sans trop de dénivelé ne réclamant pas une préparation trop exigeante. Trois bonnes heures de train et me voici à Lorient le jeudi après-midi. Me reste ensuite 10 bornes de vélo et me voici au camping du lieu de départ à Ploemeur où je retrouve Steven Le Hyaric et toute son équipe… J’ai le temps de préparer gentiment mes affaires, je vais ainsi décider de rouler à nouveau léger avec juste un mini sac de trail et une petite sacoche sur le tube supérieure où je logerais la Power Bank + câble recharge GPS, matos de réparation et Tracker GPS. Dans le sac, j’y rangerais la nourriture en conséquence (barres, compotes et bonbons c’est simple et efficace), le matos d’éclairage mais également un rechange complet bien emballé qui va m’alourdir légèrement mais sera nécessaire vu la météo prévue très incertaine.

Une bonne nuit de sommeil, réveil à 5h15. Tenue longue avec coupe vent léger supplémentaire et surchaussures pour anticiper l’arrivée de la pluie. Pas mal d’averses avant le départ mais on part à 6h00 sous une accalmie pour 360kms et 3300m de dénivelé ! Démarrage en queue de groupe mais je remonte une moitié de peloton sur les deux premiers kilomètres sur route avant d’entrer un premier single où ça fait le petit train. Je patiente gentiment et peu avant d’arriver à Ploemeur après 5/6 bornes, je vais pour boire une gorgée d’eau et là… le drame, j’ai oublié mes bidons au camping ! Je m’arrête et laisse passer tout le monde pour chercher le chemin le plus court afin de revenir au départ, c’est un peu plus de 3 bornes de trajet mais tant pis il faut y retourner ! Bilan, c’est 7 kilomètres supplémentaires et 20 minutes perdues. Il ne reste plus qu’à remonter tout le monde gentiment mais c’est un brin dommage car il est en général préférable de trouver un bon groupe rapidement sur un parcours assez roulant avec beaucoup de vent ! Ensuite, la navigation n’est pas très évidente en début de parcours, on traverse pas mal de parcs et de lotissements de la banlieue de Lorient. Je traverse cette ville comme si c’était un circuit, à 7h un samedi c’est le désert urbain ! Ensuite, traversée du  Scorff et je me retrouve à Lanester, c’est toujours la banlieue lorientaise et du coup ça déroule facilement dans cette zone urbaine abritée du vent. Je quitte vraiment la ville lorsque je traverse le Blavet par le Pont du Bonhomme dont il reste quelques vestiges des piliers du vieux pont, l’estuaire est joli et donne des envies de photos d’autant plus que le jour se lève et qu’il ne pleut toujours pas.

Les premières montées arrivent et je commence à doubler les premiers coureurs, j’enchaîne une multitude de chemins assez plats, parfois roulants, parfois nettement moins sur des singles très boueux ainsi que des paquets de ronces et de branches. Et puis je double des duos, des trios avec un petit mot d’encouragement pour chacun mais sans débrancher l’allure ! Il est maintenant 8h où l’on suit toujours plus ou moins le littoral et malheureusement on ne va pas y échapper, on se prend la grosse pluie et ce pendant une heure, c’est à ce moment qu’il ne faut pas craquer, je n’aime pas ça et surtout pas si tôt dans l’épreuve mais il faut affronter ces conditions, je n’ai pas enfilé le Gore Tex en craignant d’avoir trop chaud, je suis un peu trempé de partout mais je prends quand même quelques photos de la rade d’Etel et de la plage de Kerhillio. Je double encore et encore jusqu’à retrouver un sympathique duo qui accroche ma roue, du coup on discute un peu ensemble en traversant Carnac et La Trinité puis je poursuis ma remontée. Maintenant on quitte le littoral pour remonter plein nord avec un vent plus favorable où l’on enchaîne des jolis sentiers dans des pinèdes et je redouble encore quelques coureurs. Pendant que je roule, je réfléchis rapidement et il est très clair que si je veux avoir une chance de revoir les concurrents de devant je vais devoir sacrifier une des deux pauses prévues sur la journée, ce sera donc une seule pause au km 210, c’est loin et ce sera peut-être limite en eau mais dans la tête ça peut le faire ! J’arrive à Auray avec une petite bosse à gravir, je traverse cette jolie ville sans m’arrêter et on enchaîne à nouveau de très jolis sentiers le long du Loc’h avant de revenir sur un nouveau binôme. On va rouler un bout de chemin ensemble, ça déroule bien. On va ainsi rouler une vingtaine de bornes à bon rythme, le tracé est vraiment sympa, très varié et roulable ; petites routes et jolis sentiers c’est super agréable sous un soleil timide mais de retour !

Peu après Pluvigner, on va arriver dans la plus jolie section du parcours, la forêt de Camors ! Franchement, c’est un sacré spot et ça m’aurait vraiment donné envie de prendre un VTT. La forêt est vraiment belle et Steven Le Hyaric n’a pas hésité à nous faire prendre de très jolies traces. On rejoint ensuite la petite ville de Baud puis peu après un bien agréable ravito surprise. Je recharge mes bidons en eau et en profite pour bien manger tout en tapant la causette avec l’organisation qui nous informe que nous sommes 3, 4 et 5e et que les deux premiers sont repartis juste au moment où on arrivait au ravito… C’est clair comme info même si rappelons le nous ne sommes pas sur une course. J’ai 118kms (7 bornes de rab inclus) et 6 heures de roulage, on repart assez rapidement et on arrive quelques kilomètres plus loin sur le chemin de halage qui longe le Blavet, c’est parti pour 20 bornes à bloc à se relayer tout les kilomètres pour s’entraider et un peu moins de 40 minutes plus tard, nous voici à Pontivy dont on ne verra pas grand chose à part les berges du canal et les écluses car nous sommes maintenant sur les berges du canal de Nantes à Brest. C’est à nouveau reparti pour 20 bornes à bloc jusqu’à l’écluse de Guerlédan où je m’emploie à effectuer de gros relais, la fin de la section Blavet + canal se passe très rapidement ! On nous avait ensuite parlé d’une surprise, en effet un véritable mur se dresse devant nous sur un sentier à 20%, Steven Le Hyaric nous avait mis au défi de le gravir à vélo, j’y mets de l’énergie et je grimpe un peu plus de la moitié, 3 minutes d’efforts intenses avant de glisser et renoncer, dommage ça se terminera à pied ! Personne ne passera ce mur d’ailleurs et on rejoint les deux premiers au sommet. On se prend également une bonne averse pendant cinq minutes puis de nouveau soleil, vive la Bretagne ! On redescend juste au pied du village de Mur de Bretagne et on enchaîne sur la longue voie verte qui nous emmène à Carhaix. Malheureusement pour mes deux compagnons de balade, ils accusent le coup des 40 bornes de canal tout comme un des deux coureurs de devant. Du coup, je fais l’effort pour revenir sur le gars de tête tout content de ne pas se retrouver seul. Bon, le bémol c’est que je vais vite comprendre qu’il est vraiment plus fort que moi et qu’il devait sûrement freiner pour rester avec son précédent compagnon de virée. Du coup, je m’accroche à sa roue comme je peux dans ce très long faux plat montant de 50 bornes que je connais très bien (une voie verte empruntée sur la trace de chaque GravelMan Bretagne). On aperçoit le lac de Guerlédan en contrebas puis on passe Gouarec mais peu de temps après, explosion totale et je ne sais plus vraiment où je suis alors que je me trouve qu’à mi-parcours ! A vrai dire, je ne suis pas trop surpris et je dois réduire l’allure et laisser filer ce coureur posé sur ses prolongateurs tel un métronome. Je me recale à mon allure et j’ai l’impression d’être scotché sur cet interminable faux plat. Je passe Rostrenen et  Maël-Carhaix où je le reprends alors qu’il s’est arrêté remplir de l’eau dans un cimetière. Je l’avertis alors que je vais m’arrêter un quart d’heure à Carhaix car je n’ai pas encore fait de pause, il me répond qu’il s’est arrêté au km 110 mais n’est pas contre s’arrêter manger. Du coup, on dévalise la première boulangerie croisée et je prends soin de me garder de côté un sandwich bien emballé dans le sac pour la soirée. Il est 16h30 et il nous reste 150 bornes. Je repars en compagnie de ce brestois qui a déjà fait le Bikingman AURA en 2023, il me fait comprendre qu’il aimerait bien que l’on reste ensemble. Je lui accorde mais lui suggère également que dès qu’il le souhaite, il peut s’échapper sans aucun souci.

On enchaine alors sur une nouvelle  voie verte tout en faux plat montant en direction de Gourin, bon c’est à nouveau 20 bornes faciles mais pas si simples car finalement on reste toujours en prise à envoyer de gros braquets sur ces chemins roulants ! Je peine à suivre ce fameux brestois qui emmène un bon rythme sur ces sections roulantes. Enfin, le profil va un peu changer une fois sortis de Gourin en direction du Faouët, une bonne succession de montées parfois dans des prairies, parfois en sous-bois, ça redevient bien casse-pattes. La traversée du village du Faouët est vraiment sympa, une cité typiquement bretonne ! Maintenant direction Guiscriff et ça reste encore très casse-pattes, les montées raides deviennent difficiles à gravir mais une fois à Guiscriff, une nouvelle voie verte nous attend, il reste 100 bornes. On fait une mini pause pour installer les éclairages car il est déjà 19h ! On file maintenant à pleine vitesse vers Concarneau que l’on rejoint à peine deux heures plus tard ! J’avoue que je suis ravi de pouvoir rouler en binôme car ce serait vite ennuyeux tout seul ces voies vertes.

A Concarneau, on visite le port où des bateaux sont installés en pleine révision mécanique. On fait une dernière petite pause une dizaine de minutes et on repart vite pour les 55 derniers kilomètres, il est 21h. C’est possible d’arriver avant minuit mais va vraiment pas falloir traîner, c’est un peu le défi dans le défi ! La fin de parcours va du coup plus ou moins longer le littoral mais en restant dans les terres, ce final va vraiment être assez casse-pattes, notamment entre Pont-Aven et les plages de Guidel où l’on enchaîne quelques portions de voies vertes mais également des singles boueux en forêt. Enfin la dernière descente sur Guidel, il nous reste 15 bornes sur la route du littoral, pas très difficile mais on retrouve un vent nettement plus fort en pleine face ! Je n’en peux vraiment plus et je laisse Louis tirer la majorité des relais. Malheureusement, ce vent de face décidera de ne pas nous faire arriver avant la barre symbolique de minuit et donc des 18 heures de course. Mais peu importe, on a vécu une belle aventure humaine et sportive. On boucle les 360kms du parcours en 18h04 avec tout pile une heure de pause cumulée. Bref, c’était à nouveau une chouette balade bretonne un peu plus roulante que d’habitude mais avec un vent qui ne nous aura pas aidé !

Petit ravito d’arrivée, médaille finisher autour du cou, on débriefe de cette aventure toujours aussi enrichissante car quelle que soit la destination du GravelMan que l’on choisit, on en redemande et n’avons qu’une hâte, découvrir ou redécouvrir une nouvelle épreuve GravelMan Series !

Plus d’infos : www.gravelmanseries.com

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