Agora Red Rock Challenge 2024, le résumé

A la découverte des Terres Rouges du Luxembourg

Nous voici à Belval, petite cité universitaire et industrielle du sud du Luxembourg à quelques hectomètres de la frontière française pour le 10e anniversaire du Red Rock Challenge, une épreuve multisportive qui propose des épreuves VTT, Gravel, Duathlon ou Trail tout au long du week-end afin de découvrir la richesse du patrimoine industriel de cette région. Ce fut pour nous l’occasion de découvrir une épreuve chargée d’histoire et un terrain de jeu séduisant.

Par Fred Ischard – Photos : Loïc Laridant

Étape 1 : Chemins de fer et Mines de Differdange

Nous sommes le samedi matin dans la cité universitaire de Belval d’où sera donné les départs des différentes épreuves. Pour ma part, je vais me lancer sur le challenge VTT qui propose un classement cumulé des épreuves du samedi et du dimanche, une formule qui a malheureusement du mal à séduire le grand public avec seulement 15 coureurs inscrits, beaucoup trop peu  pour l’un des évènements phares du Grand Duché. C’est vraiment dommage ce peu d’engouement car le concept est plutôt sympa pour profiter de l’intégralité du week-end. Ceci peut probablement s’expliquer par les multiples choix d’épreuves proposées durant ce week-end.

Accueil plutôt très sympa, on aperçoit finalement peu de monde au départ et fort heureusement, notre départ sera donné en compagnie des duathlètes en plus grand nombre qui combinent le parcours VTT avec un parcours Trail pédestre à mi-parcours. Il est 9h30, c’est parti pour 40kms et 750m de de dénivelé qui risquent d’être bien boueux au regard du déluge qui s’est abattu dans la semaine. Allez c’est parti, on sort assez gentiment de l’université de Belval pour ensuite s’engouffrer dans un chemin large qui longe une ligne ferroviaire et c’est après deux kilomètres que l’on gravit notre première montée qui nous mène au sommet du Gaalgebierg où nous trouvons nos premiers singles. Un groupe de 4 coureurs inscrits sur le challenge VTT a pris les devants mais ensuite on retrouve quelques duathlètes bien pour prêts à en découdre et qui mènent un sacré rythme. Pour ma part, après une première montée un peu poussive, je profite de ces premiers singles glissants pour reprendre quelques places face à certains duathlètes un peu moins à l’aise techniquement. On enchaine une série de singles assez casse-pattes et glissants où j’ai un peu de peine à vraiment être à l’aise sur ces pierres et racines glissantes. Je me détache finalement de ce petit groupe de duathlètes en compagnie d’Olivier, un coureur alsacien lui aussi inscrit sur le challenge VTT. Après 1Okms de course, on manque de peu de suivre le parcours qui sera emprunté l’après-midi sur le Trail, il faut rester vigilant à bien rester sur la trace du parcours VTT. D’ailleurs côté balisage aucun soucis de ce côté là, on trouve bon nombre de fléchages et rubalises. On emprunte ensuite l’ancienne ligne ferroviaire de la mine Grouwen dont on aperçoit encore les vestiges des rails.

Après un kilomètre tout plat sur cette ligne historique, place à la « montée du kiosque » et ses 500m à 13%, le chemin est assez large et la pente bien prononcée. J’ai vraiment du mal à tenir le rythme et me fais distancer à plusieurs reprises par mon cher compagnon de balade alsacien. On poursuit sur un tracé globalement rapide entrecoupé de quelques singles intéressants jusqu’à rejoindre le col de l’Europe qui tient son nom de sa proximité avec la France à 2kms et la Belgique à 4kms. On va ensuite effectuer une jolie boucle sur des singles plus gras où l’on peut admirer quelques points de vue sur le long couloir industriel de Pétage. On enchaine ensuite sur le plus beau passage de la journée avec le sentier des racines et son long dévers puis la descente du serpent et virages à 20% ravinés par la pluie qui rend ce passage engagé et technique ! Nous voici maintenant à l’ancien faisceau ferroviaire du Fond de Gras qui sera aujourd’hui théâtre de la zone de transition pour la section Trail du duathlon mais pour nous, pas de running au programme, on shunte le parc de transition puis on passe devant la zone de ravitaillement pour amorcer le retour vers Belval, il reste encore 18kms.

C’est parti pour la montée vers Roudenhaff sur un chemin droit dans un vallon boueux et glissant où Olivier me distance définitivement, je me retrouve à la 6e place. Une fois passé cette montée, je me sens mieux et je subis moins le parcours qui devient plus boueux mais moins casse-pattes sur des chemins rapides aux pentes moins prononcées. A 10kms de l’arrivée, on effectue un petit passage en France en passant devant la mine d’Hussigny. Je poursuis ma route tout seul à bon rythme maintenant, le single qui suit long de 3kms, plat et tortueux en longeant la frontière est particulièrement boueux, ça reste roulable mais faut bien analyser la trace à prendre. Encore quelques montées courtes et raides dans la réserve naturelle de Kiermerchen au passage du premier sommet franchi. Ne reste plus que 3kms pour plonger vers l’université de Belval en empruntant le début de parcours en sens inverse, plus qu’à lâcher les freins… Je viens couper la ligne après 1h54 de course pour boucler les 38kms du parcours. A ma grande surprise, je prends la 5e place, Olivier ayant perdu une bonne grosse minute sur une erreur de parcours. Devant, les quatre premiers étaient intouchables. Les trois premiers se départagent au sprint après 1h45 de course, le quatrième à une petite minute et nous à une petite dizaine de minutes.

Étape 2 : les Terres Rouges

Place à la journée du dimanche avec l’épreuve reine du week-end, les 75kms de l’épreuve marathon VTT qui va nous emmener visiter les massifs de Terres Rouges entre Esch sur Alzette et Dudelange. Il est 10h, un timide soleil et 7 petits degrés au départ, pas de quoi se découvrir totalement mais ça augure une jolie journée. Trois distances au programme avec au choix 40, 60 ou 75kms avec un départ commun afin de faire un peloton un peu plus consistant.

Allez c’est parti pour un départ fictif de 5kms pour traverser le réseau routier autour de Belval ainsi que l’agglomération d’Esch sur Alzette. La limitation de vitesse étant de 50km/h, l’escorte de police se plie à cette vitesse, du coup ce n’est pas vraiment une allure neutralisée mais un véritable départ en trombe à plus de 40km/h auquel on va assister sur ces 5 premières kilomètres. M’étant assez peu échauffé en espérant tirer profit de la neutralisation de vitesse, je vais peiner à tenir cette allure très vive et je vais attendre impatiemment les premiers chemins en laissant partir un premier groupe d’une bonne dizaine de coureurs.

Une fois sortis d’Esch sur Alzette, on attaque la première montée du jour longue de 3 bornes plutôt très roulante sur un joli chemin large qui longe la frontière, ça donne le ton et ça signifie que les montées seront plus longues que la veille. Du coup, ba le peloton est étiré et sans surprises, je me retrouve à nouveau avec l’alsacien Olivier Guth avec qui j’espère aller le plus loin possible. Passé ce premier sommet, on poursuit sur de belles pistes typées Gravel boueuses par endroits pendant quelques kilomètres, si bien que les 10 premiers kilomètres sont effectués à quasi 25km/h de moyenne ! On descend ensuite sur le secteur de Rumelange par un joli petit sentier rapide et nous voici au premier ravito du jour installé à l’ancienne gare de Rumelange après 15kms de course. On a pas encore fait une heure de course donc inutile de s’arrêter, on file à toute allure alors que le parcours de 40kms shunte notre trace pour amorcer le retour.

On poursui notre route par quelques sentes et une petite descente sur Rumelange où on reprend quelques coureurs avant de s’attaquer à la montée de la Fonderie, un bon petit mur où faut s’arracher pour passer sur le vélo. C’est ensuite un enchaînement de petits singles très ludiques en balcon entre Rumelange et Tétange et c’est là que l’on comprend les bien nommées « Terres Rouges » qui sont d’anciennes mines de fer. Je m’amuse beaucoup sur ces quelques singles sauvages et je ne compte pas mes efforts alors que l’on attaque une boucle d’une dizaine de kilomètres dans la réserve naturelle du Haard et ses nombreuses falaises de pierre rouge. On se retrouve maintenant à trois coureurs avec un coureur local qui nous mène bon rythme sur les sections roulantes. On arrive maintenant à proximité de Dudelange où est installé le 2e ravito après 25kms de course. J’hésite à recharger en eau mais préfère continuer en compagnie de mes deux compagnons du jour. On poursuit dans cette petite boucle du massif du Haard qui alterne entre chemins roulants et petits singles techniques et casse-pattes. Je ne suis clairement pas au mieux et je m’accroche comme je peux en tirant profit des sections moins physiques pour rattraper le retard que je prends en montée. Une longue descente très rapide et on quitte ce massif pour plonger sur Tétange. C’est sur la montée suivante longue de 4kms que je lâche prise alors qu’on revenait sur un autre coureur mais contre toute  attente, je tire profit de la 2e partie de montée dans une véritable pataugeoire pour revenir sur mon groupe à l’exception d’Olivier qui s’est échappé. Je poursuis mon effort et il va m’attendre pour que l’on poursuive ensemble. Je suis content d’être revenu sur lui mais je me sens fatigué et ça ne sera qu’un sursis. Nous voici au point culminant du jour à 425m d’altitude et un kilomètre plus loin, voici le 3e ravito du 40e kilomètre, j’y effectue un arrêt de moins de 10 secondes pour recharger en eau et c’est reparti sur un single avec un passage bien engagé où je retrouve Olivier gêné par une participante de la version « rando », on sera d’ailleurs pas mal dérangé tout au long du parcours où la différence d’allure peut parfois amener à des situations dangereuses sur certains passages. Bon je retrouve ce cher Olivier et les deux autres coureurs qui ont profité de cet embouteillage pour également faire la jonction. Après quelques kilomètres roulants, c’est au 45e kilomètre que le parcours 60 bifurque et shunte toute une boucle de 15kms que l’on va effectuer sur le  massif du Hasselbierg et sur le secteur de Schifflange, très nettement le plus difficile du parcours. Un coureur du groupe bifurque sur le parcours 60 et le suivant lâche prise dès les premiers singles du Hasselbierg, vraiment chouettes à rouler avec quelques petits passages engagés vraiment sympas à rouler. Je m’accroche autant que je peux mais au 50e kilomètre, les montées raides s’enchaînent sans répit droit dans les pentes de ce Hasselbierg. Cette fois, je lâche définitivement prise et il va falloir tenir bon pour rejoindre l’arrivée car je n’ai plus beaucoup d’énergie. Je retrouve heureusement un parcours un peu plus roulant en quittant le secteur de Schifflange mais malheureusement je fais une erreur de parcours dans les 15 derniers kilomètres en suivant une rubalise du shunt du parcours 60 qui arrivait en sens inverse. Le temps de m’en apercevoir et ce sont deux petites minutes envolées (ça aurait pu être pire si j’avais continué dans mon erreur car j’aurais pu repartir pour une deuxième boucle du massif Hasselbierg), ça a permis à un coureur de revenir sur moi. Ne me reste plus qu’à accrocher sa roue pour tâcher de finir ensemble. Encore quelques montées à gravir, un dernier petit massif pour arpenter une dernière fois ces « Terres Rouges » et nous revoici sur les hauteurs d’Esch sur Alzette. Le dernier ravito est en vue à 10kms de l’arrivée, juste de quoi faire un arrêt express pour assurer un peu d’eau pour le final plus facile qui nous attend. En effet, quelques chemins boueux mais malheureusement une nouvelle petite erreur de parcours en ayant pas vu l’entrée d’un chemin. Dernière montée et ensuite descente large et rapide vers Esch sur Alzette, on entre dans les 5 derniers kilomètres quasi identique au début de parcours en sens inverse. Du coup, on appuie sur les pédales avec un fort vent de face en suivant une piste cyclable. Bon malheureusement, j’effectue une troisième erreur de parcours en loupant l’entrée de la zone universitaire de Belval mais je coupe finalement la ligne à la 13e place du jour après 3h42 de course, me faisant rétrograder à la 6e place du classement cumulé des deux jours.

En tout cas, on a découvert une bien belle épreuve parfaitement organisée et un terrain de jeu très sympa, pas particulièrement difficile mais une variété de sections roulantes et ludiques à rouler sur un secteur du Luxembourg pas forcément le plus adapté à une pratique VTT mais parfaitement exploité. Sans avoir roulé les traces Gravel, on peut vite imaginer qu’elles sont quand à elles parfaitement adaptées au terrain de jeu du secteur Esch sur Alzette/Dudelange.

Côté chronométrage et fléchage, rien à redire, les erreurs de parcours sont majoritairement dues à un manque de lucidité. Le concept de réunir Trailers, vététistes, duathlètes et pratiquants Gravel autour d’un même événement est très sympa. Bref, chacun peut y trouver son compte. En tout cas, nous avons été surpris du peu de participants sur les épreuves VTT car cette épreuve mérite nettement plus d’engouement d’autant que le tarif d’inscription est tout à fait acceptable. En tout cas, on a testé et on recommande !!

Infos et résultats : www.rr-challenge.lu

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